Imposition des plus-values professionnelles
Les plus-values ou moins-values sont des produits ou pertes à caractère exceptionnel réalisés par une entreprise lors de la cession d'une immobilisation. Elles doivent donc être distinguées des bénéfices et des pertes d'exploitation .
Les plus-values réalisées sont imposables.
Calcul des plus-values ou moins-values
PV (Plus-value) = prix de cession du bien - valeur d'origine du bien (valeur nette comptable en principe)
Si le prix de cession est inférieur à la valeur d'origine, on constate une moins-value.
En cas d'apport en société, le prix de cession est représenté par la valeur de l'apport.
En cas d'échange, on retient la différence entre la valeur actuelle du bien reçu en échange et la valeur comptable du bien cédé.
En cas de cession pour un prix anormalement bas (non justifié par l'intérêt commercial de l'entreprise), la plus-value est déterminée par l'administration par rapport à sa valeur réelle (ex. : cession à un associé).
Distinction entre court terme et long terme
Elle s'établit en fonction de la durée de détention du bien cédé et le fait que ce bien soit amortissable ou pas.
En ce qui concerne les éléments amortissables
Les plus-values sont constatées à l'occasion de la cession d'éléments d'actif acquis depuis :
moins de 2 ans par l'entreprise : Plus-value (PV) à court terme.
2 ans et plus :
- PV à court terme dans la limite de l'amortissement déduit.
- PV à long terme au-delà.
En ce qui concerne les éléments non amortissables
acquis depuis moins de 2 ans : PV à court terme.
acquis depuis 2 ans et plus : PV à long terme.
Imposition des plus-values et moins-values à court terme
Les entreprises concernées sont celles qui sont soumises à l'impôt sur le revenu quelle que soit la nature de l'activité exercée (industrielle, commerciale, artisanale ou agricole)
Les plus-values et moins-values constatées au cours d'un même exercice sont compensées et déterminent une plus-value nette.
Celle-ci est ajoutée aux bénéfices de l'entreprise qui sont ensuite imposés dans les conditions normales de l'impôt sur le revenu
Les entreprises peuvent demander un étalement sur 3 ans de l'imposition de la plus-value .
La moins-value nette éventuellement dégagée s'impute sur les bénéfices d'exploitation.
Imposition des plus-values et moins-values à long terme
Pour les plus-values de cession d'immobilisations
Pour les entreprises soumises à l'IS, les plus-values sont traitées comme un résultat ordinaire taxé à 33 1/3 % ou 28% ou taux réduit de 15 % pour les PME (dans la limite de 38 120 € de bénéfice).
Les moins-values sont imputables sur le résultat. Pour les entreprises soumises à l'impôt sur le revenu, une compensation est effectuée entre les plus-values (PV) et les moins-values (MV) déterminant une plus-value nette globale.
La plus-value nette est ensuite taxée à 12,8 % (le taux global est de 30 % avec les prélèvements sociaux).
La moins-value nette est imputable uniquement sur les plus-values à long terme réalisées pendant les dix années suivantes (et pas sur le bénéfice).
Un certain nombre de cas d'exonération existent. En savoir plus
Pour les plus-values de cession de valeurs mobilières et de droits sociaux :
Ainsi l’option pour le régime d’imposition forfaitaire disparait.
L’abattement pour la durée de détention est aménagé et deux régimes sont institués :
Un régime d’abattement de droit commun :
- 50 % du montant des gains nets lorsque les parts ou actions, droits ou titres sont détenus depuis au moins 2 ans et moins de 8 ans à la date de la cession ou de la distribution.
Un régime dérogatoire qui consiste un abattement renforcé de :
- 50 % des gains nets lorsque les titres sont détenus entre 1 an et moins de 4 ans ;
- 65 % lorsque les titres sont détenus entre 4 ans et moins de 8 ans ;
- 85 % lorsque les titres sont détenus depuis au moins 8 ans.
- la plus-value est réalisée par un dirigeant partant à la retraite,
Pour les cessions réalisées à compter du 1er janvier 2018, la loi de finances pour 2018 soumet les plus-values de cessions de titres au prélèvement forfaitaire unique (PFU) dit flat tax, au taux de 30 % (se décomposant en taux forfaitaire d’IR de 12,8 % auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux au taux global de 17,2 %).
Les abattements pour durée de détention sont supprimés.
Le contribuable peut cependant opter pour une imposition globale de ses revenus au barème progressif par tranche avec application des abattements pour durée de détention de droit commun ou renforcé.
Janvier 2018